Cette semaine, Benjamin a affronté les conditions extrêmes du Pacifique Sud, l’un des environnements marins les plus hostiles au monde. Entre le froid mordant, des dépressions violentes et des instants d’accalmie bien mérités, notre skipper a continué à démontrer une résilience remarquable. À bord de son IMOCA GUYOT environnement – Water Family, il a également vécu un Noël unique, réchauffé par des surprises et des moments de connexion avec ses proches. Retour sur cette semaine intense qui le rapproche peu à peu du mythique Cap Horn, porte d’entrée vers l’Atlantique et étape clé de son aventure.
BIEN ÉQUIPÉ POUR AFFRONTER LE FROID POLAIRE
Naviguer dans le 60ᵉ parallèle Sud est un défi autant physique que mental. Cette semaine, Benjamin a été confronté à des conditions glaciales, marquées par des températures très basses, des vents violents, de la neige, et même de la grêle. Pour tenir le coup, il a dû sortir son arsenal hivernal, jusqu’à son caleçon en moumoute, indispensable pour affronter ce véritable désert glacé. Ces conditions extrêmes, loin de décourager notre skipper, ont mis en lumière sa capacité d’adaptation et sa résilience. Traverser l’antiméridien a également ajouté une touche d’étrangeté à son voyage : il a littéralement “perdu” 24 heures en un instant, un phénomène qui rappelle l’immensité et la singularité de l’aventure qu’il est en train de vivre.
UN NOËL HORS DU COMMUN
Célébrer Noël à des milliers de kilomètres de toute terre habitée pourrait sembler solitaire, mais Benjamin a su transformer cette journée en un moment exceptionnel. Grâce à son équipe et ses proches, il a partagé un repas festif composé de plats qu’il adore, notamment un rougail saucisse qui lui a rappelé la maison. Des vidéos surprises et une visioconférence avec ses proches ont apporté chaleur et réconfort, malgré le froid glacial du Pacifique. Mais Noël ou pas, Benjamin n’a pas perdu de vue ses objectifs : il a profité des conditions pour réduire l’écart avec ses concurrentes Clarisse et Samantha, montrant que son esprit de compétition reste intact. En passant le point Nemo, le lieu le plus éloigné de toute terre émergée, il a symboliquement franchi une nouvelle étape de son Vendée Globe.
“Ici, les conditions ne sont pas très clémentes : il fait gris et glacé. Mais j’ai eu la chance d’entendre passer le Père Noël ! Il a dû faire un détour, passant de l’Arctique à l’Antarctique. C’est donc un Père Noël du Sud qui viendra bientôt chez vous. Passez de très bonnes fêtes, joyeux Noël et profitez bien de vos proches !”
DÉPRESSIONS MUSCLÉES AVANT LE CAP HORN
Le Pacifique n’a réellement pas fait de cadeau à Benjamin. Depuis son entrée sur cet océan, les dépressions s’enchaînent, bien décidées à poursuivre le skipper de l’IMOCA GUYOT environnement – Water Family. Noël a été écourté par la formation d’une dépression redoutable. Le week-end de Benjamin a été très musclé, cette tempête a mis à rude épreuve son endurance et les capacités de son IMOCA. Les vents atteignant parfois 50 nœuds et la houle de plus de 7 mètres ont rendu la navigation éprouvante, nécessitant une attention constante pour trouver le bon équilibre entre performance et sécurité. Benjamin a dû jongler entre les voiles, lutter contre la fatigue et rester concentré malgré des conditions imprévisibles. Durant cet épisode notre skipper a doublé une concurrente, Sam, et l’écart avec Clarisse réduit à vue d’œil.
« Cette dépression était vraiment intense. Heureusement, on s’en sort sans encombre, c’est l’essentiel. Les conditions se sont bien apaisées, mais il reste encore beaucoup de mer, et le vent est incroyablement instable. C’est ce qui m’a le plus marqué, il passe de moins de 20 nœuds à 35, voire 40 nœuds dans les grains. Cela complique beaucoup le choix des voiles, et surtout, ça empêche de dormir : il faut être en permanence très réactif. Ces conditions sont vraiment éprouvantes, elles demandent beaucoup d’énergie et m’épuisent. Je ne sais pas encore combien de temps ces grains vont durer, mais pour le moment, on continue d’avancer vers l’est avec encore pas mal de vent pour les prochaines 24 heures.”
Le calme après la tempête, désormais Benjamin reprend des forces et profite de meilleures conditions pour se reposer. La progression vers le Cap Horn continue : les prévisions météorologiques des prochains jours sont incertaines.
“Après cela, les conditions devraient se calmer. Quant à la suite vers le cap Horn, c’est assez incertain. Il y a de fortes chances qu’on se retrouve dans du vent très faible avec Clarisse, et que les bateaux derrière nous reviennent avec un front. Mais tout ça change en fonction du fichier météo qu’on regarde. Les deux jours précédant le cap Horn risquent d’être marqués par des conditions assez faibles. Je vais essayer de me reposer un peu et de reprendre mes esprits. “