Quelle semaine palpitante pour Benjamin ! Après bientôt deux mois de coursesur ce Vendée Globe, notre skipper vit une aventure rythmée par des hauts et des bas, mais cette 8ᵉ semaine s’impose clairement comme un tournant. Avec des choix stratégiques avisés, une gestion précise des conditions météorologiques et des rivalités exaltantes avec Clarisse Crémer et Samantha Davies, Benjamin a vécu une semaine intense. Le point culminant ? Le franchissement du légendaire Cap Horn, en 12ᵉ position, le jour du Nouvel An. Ce passage marque le début de la dernière partie de ce tour du monde : la remontée de l’Atlantique !
LE CAP HORN POUR 2025
Le 1er janvier 2025 restera une date mémorable pour Benjamin. Après 52 jours de navigation autour du globe, il a franchi le légendaire Cap Horn, passage mythique, marquant à la fois une sortie symbolique des eaux tumultueuses du Grand Sud et le début de sa remontée vers l’Atlantique. Ce passage, célébré dans une explosion de joie à bord, s’est également transformé en un moment de partage avec ses rivales Clarisse Crémer et Samantha Davies, qui l’ont accompagné dans cette étape emblématique.
Mais tout n’a pas été simple. Les dernières heures avant le Cap ont été marquées par des conditions météorologiques complexes : une zone de molles imprévues et une brume épaisse qui ont ralenti son approche. Malgré cela, Benjamin a su garder le moral et savourer pleinement cet instant. La cerise sur le gâteau : plusieurs albatros lui ont offert un spectacle magnifique en volant autour du bateau. Une façon idéale de tourner la page de 2024 et d’attaquer cette nouvelle année avec détermination.
AU CŒUR DE LA BATAILLE
Depuis son passage du Cap Horn, Benjamin n’a pas relâché ses efforts. Entre changements de voiles, manœuvres incessantes et conditions météorologiques imprévisibles, le skipper de l’IMOCA GUYOT environnement – Water Family montre une ténacité remarquable. Il a réussi à franchir la barrière anticyclonique près des Îles Malouines et à embarquer dans un flux dépressionnaire, un véritable tremplin pour remonter vers le nord. Toujours engagé dans un duel acharné avec Clarisse, Benjamin tire parti de chaque opportunité pour creuser l’écart et rattraper ses concurrents de devant.
« C’était assez intense depuis qu’on a passé le Cap Horn et fêté la nouvelle année. Beaucoup de changements de voiles, de manœuvres… Ce n’était pas simple de se reposer, mais je me suis bien amusé à régater, c’était vraiment cool ! Très physique comme période. On a bien fait de se battre : on a réussi à passer juste devant la barrière anticyclonique. Depuis ce matin, j’ai récupéré un flux dépressionnaire, je suis monté dans le train à temps !”
UNE REMONTÉE DE L’ATLANTIQUE SUD MUSCLÉE
Avec le Cap Horn désormais derrière lui, Benjamin se concentre sur la remontée de l’Atlantique. Son bon placement dans la dépression actuelle l’a propulsé vers le Nord, lui permettant de se détacher de Clarisse, creusant un écart prometteur et de grignoter du terrain sur les concurrents devant. Les défis restent nombreux : la mer croisée et les grains violents transforment la navigation en une véritable épreuve d’équilibre, où dormir ou même rester debout devient un défi en soi. Malgré ces conditions éprouvantes, Benjamin se réjouit d’avoir franchi la ZEA (Zone d’Exclusion Antarctique), qui imposait jusqu’alors des restrictions stratégiques sur sa route.
« Je me suis fais secoué toute la nuit, je comprends rien, il y a des grains et des vagues dans tous les sens, ça n’a vraiment aucun sens. Mais au moins on avance !Je n’arrive même pas à faire la navigation sur l’ordi, mon corps ne s’adapte pas aux vagues, c’est impossible de rester debout. »
Alors qu’il progresse vers des latitudes plus clémentes, il devra encore négocier plusieurs pièges, notamment l’anticyclone de Sainte-Hélène et le Pot-au-Noir, connus pour leurs calmes imprévisibles. Malgré quelques soucis techniques — une drisse capricieuse, un panneau solaire en panne — Benjamin reste concentré et motivé. « Le bateau et moi, on commence à fatiguer, mais c’est normal après plus de 50 jours en mer. On avance, et c’est tout ce qui compte ! »