À 17h, Benjamin a pris un super départ dans un vent de nord assez irrégulier. Prendre un bon départ était essentiel pour préparer la dorsale anticyclonique (zone sans vent) comme premier point de passage de cette course. En effet, dans la nuit de lundi à mardi, le rythme devrait franchement ralentir en raison de cette dorsale qui va barrer la route aux 25 solitaires. Les skippers vont s’arracher les cheveux pour négocier au mieux cette zone de vent faible, voire inexistant. Il va falloir être opportuniste et observateur et allez vite vers l’ouest, voire nord-ouest pour pouvoir passer la dorsale au plus court. Compter sur la chance sera aussi nécessaire d’après Christian Dumard (le météorologue de la course) qui expliquait hier que passer une dorsale c’est comme traverser l’équateur : «il faut un peu de réussite.»
Un parcours complexe et exigeant
La concentration et la tactique seront donc de mise pour tenter de tirer son épingle du jeu sur un parcours aussi complexe d’un point de vue météo qu’exigeant physiquement, qui nécessitera de nombreuses manœuvres et changements de voile.
En arrivant aux abords de l’Islande, les marins devront faire preuve d’une grande vigilance. « Ça va être assez complexe sachant qu’on a des points de passage avec peu de marge. Et que l’Islande est une île volcanique, avec des sommets très hauts. Il y aura donc énormément d’effets de site. Il va falloir être opportuniste, poursuit-il. Une bonne gestion de la météo ne sera pas la seule clef du succès. « Le plateau est assez relevé. Ça va bien se tirer la bourre sur l’eau. Il va falloir réussir à trouver des temps de repos mais aussi bien gérer les températures qui seront très fraîches ».
Objectif de la Vendée Arctique 2022 : Établir une job list complète en vue de la Route du Rhum !
Si la VALS est la première des cinq courses qualificatives pour le Vendée Globe 2024/25, se qualifier n’est pas une priorité absolue pour Benjamin. « Mon objectif principal de la saison est la Route du Rhum – Destination Guadeloupe. Si je me qualifie dès maintenant, tant mieux, mais ce n’est pas pour ça que l’on fait cette course, annonce le skipper vendéen. Je n’ai pas non plus d’objectif précis en termes de résultat. L’idée est de noter un maximum de choses dans mon carnet, d’avoir une belle job list en rentrant pour pouvoir améliorer ce qui doit l’être et être au top en novembre. On a adapté pas mal de choses après la Guyader Bermudes 1000 Race et réglé les problèmes que l’on a rencontrés pour repartir sur un bateau fiable, mais on est encore en phase d’essais, de tests sur le bateau pour voir ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas ».
Une belle aventure au-delà du sportif
Pour l’ambassadeur de la Water Family – Du Flocon à la Vague, qui ne s’est jamais aventuré dans le Grand Nord, la VALS aura une saveur particulière. « C’est chouette d’aller aussi Nord dans des endroits aussi reculés, de découvrir des zones naturelles qui ne sont pas accessibles facilement, mais où nous, les marins, avons la chance de pouvoir aller voir ce qui s’y passe, se réjouit Benjamin Dutreux. C’est génial, en plus de l’aspect sportif, d’aller pousser une nouvelle porte fermée et d’aller découvrir ce qu’il y a derrière. Je suis très content d’aller voir ce qu’il se passe là-haut. Et de pouvoir montrer qu’il existe encore des zones naturelles incroyables préservées fera un beau clin d’œil à l’engagement du Team GUYOT environnement – Water Family. Je vais essayer de revenir avec de belles images pour montrer l’importance de continuer à les protéger ». Une volonté qui s’inscrit dans la lignée des actions du Team et ses partenaires en amont du départ de la course, que ce soit sur le Village de la VALS où la Water Family – Du Flocon à la Vague a sensibilisé plus de 600 enfants à la protection de l’eau et de l’ensemble du vivant. Ou l’intervention de GUYOT environnement lors du workshop « Gestion des déchets et des ressources dans un chantier naval » organisé par la Classe IMOCA à l’occasion de la Journée mondiale de l’Océan.