Newport dans le viseur
Après une semaine bien remplie avec des Pro-Am puis une régate in-port, les équipages de The Ocean Race se préparent à s’élancer pour la quatrième étape de l’épreuve. Ce dimanche à 1h15 (heure brésilienne), ils quitteront Itajaí, au Brésil, pour rallier Newport, dans le Rhode Island aux Etats-Unis, avec un total de 5 500 milles (10 279 kilomètres) à parcourir, et presque autant de pièges à déjouer. En plus du fameux Pot-au-Noir, les marins vont en effet devoir traverser la Mer des Sargasses mais aussi négocier d’importants courants et de nombreuses zones de transition. Le jeu s’annonce donc grand ouvert, ce qui n’est assurément pas pour déplaire à Benjamin, légitimement un peu revanchard après son abandon forcé dans la manche précédente à la suite d’une avarie structurelle, mais aussi et surtout bien décidé à confirmer ses capacités à jouer aux avant-postes.
« Il reste aujourd’hui 55% des points de la course à jouer. On a clairement les crocs ! On a tous très envie de bien faire et de prouver que l’on peut faire de belles étapes », explique Benjamin. Après un début de troisième étape sur les chapeaux de roues, l’équipage avait été stoppé net dans son élan après seulement trois jours de mer alors qu’il évoluait en seconde position. Aujourd’hui, ils sont particulièrement déterminés à confirmer leurs capacités. L’équipage de ce nouvel opus sera composé de Benjamin Dutreux, de Sébastien Simon, d’Annie Lush puis de Robert Stanjek, avec Gautier Lebec comme reporter embarqué.
Continuer de progresser
« Nous repartons avec la même composition d’équipe que lors de la dernière étape. Elle avait bien fonctionné. De plus, chacun a, je pense, un peu envie de prendre sa revanche », souligne le navigateur sablais qui a, comme ses acolytes, converti sa frustration du mois dernier en énergie positive, et qui est aujourd’hui plus motivé que jamais pour transformer l’essai dans cette Ocean Race.
« On ne se fixe pas d’objectif précis hormis celui de faire du mieux possible. Nous allons tester de nouvelles configurations de foils et nous espérons avoir résolu certains de nos points faibles pour, entre autres, réussir à être un peu plus à l’aise dans les zones de transition. Nous avons maintenant un bateau bien préparé pour la prochaine étape. Pour améliorer certains points, l’équipe technique a parcouru tout le bateau et trouvé la source de la fuite. Nous avons reçus de nouvelles voiles que nous allons tester durant les prochains jours. Jusqu’à présent, nous n’avons pu les inspecter qu’à terre. Ca s’est bien passé mais bien sûr, il faut les voir en action. Depuis le début de l’épreuve, nous progressons régulièrement, à la fois sportivement et humainement. Le bateau et les marins se perfectionnent ensemble. C’est positif et stimulant », détaille Benjamin qui se prépare à un quatrième round aussi complet que complexe.
« Ça s’annonce sympa parce que l’on va naviguer le long de la côte Est des Etats-Unis, un endroit où on a peu ou pas l’habitude de régater. Ça s’annonce également très piégeur, avec des effets de site le long du Brésil, des courants un peu spéciaux, pas mal de zones de transitions, la traversée toujours délicate du Pot-au-Noir mais aussi des sargasses à gérer sans solutions vraiment idéales pour ça. Le jeu stratégique promet d’être intéressant, avec pas mal d’options qui risquent de se dessiner assez vite », promet le skipper de GUYOT environnement – Team Europe qui devrait boucler cette nouvelle étape aux alentours du 10 mai prochain.