Cette cinquième semaine de course a été marquée par des conditions particulièrement éprouvantes pour Benjamin, engagé dans une traversée exigeante de l’océan Indien. Les dépressions se sont succédées, générant des vents puissants de 30 à 50 nœuds et des vagues croisées qui ont rendu la navigation périlleuse. Lors d’un passage de front météorologique plus intense que prévu, Benjamin a craint pour son bateau, forcé de ralentir pour éviter d’endommager la coque.
« J’ai vraiment cru que le bateau allait se briser en morceaux cette nuit ! Le passage du front était ultra tendu, je ne m’y attendais pas, il s’est révélé extrêmement actif et intense. Maintenant, je suis au portant et je m’apprête à franchir le point nord-ouest de la zone des glaces, avant l’Australie, dans quelques milles. Les jours à venir devraient être un peu plus calmes, j’espère que la mer va se stabiliser, que je pourrai enfin souffler, me reposer et profiter un peu de la vie à bord. Vivement l’océan Pacifique ! »
La beauté sauvage de ces régions ne cesse de l’émerveiller : dauphins, poissons-lunes et albatros accompagnent sa progression, lui rappelant l’importance de respecter cet environnement où l’homme est seulement de passage. Benjamin maîtrise son IMOCA avec vigilance pour préserver son état en vue des prochaines étapes.
UN CAP SYMBOLIQUE ET UNE AVENTURE HUMAINE
Durant la nuit de la 34ᵉ journée, Benjamin a franchi le cap Leeuwin, deuxième des trois grands caps du Vendée Globe, situé au sud de l’Australie. Ce passage représente une avancée majeure dans son tour du monde, bien que le chemin vers la moitié du parcours reste encore à parcourir. L’isolement des mers australes, avec des températures glaciales et un décalage horaire extrême, renforce l’impression d’être au bout du monde. Benjamin jongle avec les défis du froid – où chaque erreur, comme laisser un duvet à l’humidité, se paye cher – et les réflexions inspirées par son voyage. Ce sentiment d’humilité face à l’immensité de l’océan alimente son âme d’explorateur et le pousse à savourer cette expérience unique. À bord, les préparatifs pour affronter les prochaines dépressions s’intensifient, car les vents froids et puissants des latitudes australes n’offrent que peu de répit.
« Les températures commencent à remonter un peu, il fait légèrement plus chaud. Je prépare mes petits petons parce qu’après le cap Leeuwin, on va plonger encore plus au sud, quasiment jusqu’à 60° sud, et là, ça va vraiment cailler. On verra si mes astuces pour rester au chaud tiennent la route.
J’ai franchi le cap Leeuwin cette nuit, le deuxième des trois caps du Vendée Globe. C’est une étape importante ! Ce n’est pas tout à fait la moitié du parcours, mais on s’en approche. C’est dingue de penser qu’on est au bout du monde, en Australie, et que j’y suis arrivé à la voile. Ça fait rêver mon âme d’explorateur ! »
UN BATEAU PRÊT POUR LE PACIFIQUE
Profitant d’une brève accalmie, Benjamin a réalisé une inspection approfondiede son IMOCA GUYOT environnement – Water Family, s’assurant que le bateau est en parfait état avant d’entrer dans l’océan Pacifique. Cette vérification minutieuse, qui a nécessité de descendre la grand-voile, a confirmé que le bateau est prêtpour encaisser les prochaines épreuves. La prochaine dépression qui s’annonce porteuse de vents favorables jusqu’à la Nouvelle-Zélande reste une étape critique, mais Benjamin garde le cap avec détermination. Avec deux caps désormais derrière lui – Bonne-Espérance et Leeuwin – il se projette vers la suite du parcours, bien conscient des défis restants.