Cette semaine, Benjamin a vécu des moments riches en défis et en transitionssur la route du Cap de Bonne-Espérance. Après une traversée express de l’Atlantique Sud portée par des vents favorables, les conditions se sont affaiblies, obligeant Benjamin à jongler entre vitesse, réparations et patience.
UN DÉBUT DE TRAVERSÉE DE L’ATLANTIQUE SUD EXPRESS
Dans la première partie de la semaine, les vents soutenus d’une dépression ont permis à Benjamin de progresser rapidement, tout en se maintenant à la 14ᵉ place, proche du peloton de tête. Cependant, cette cadence intense a mis à rude épreuve son grand gennaker, endommagé par les conditions extrêmes. Benjamin a été contraint de ralentir la cadence afin de réparer la voile : six heures d’efforts minutieux sous un soleil écrasant pour colmater deux fissures majeures, un travail crucial pour conserver le potentiel de son IMOCA.
« C’est un peu du rodéo depuis 72 heures, mais ça fait plaisir ! J’avance vite sans forcer pour préserver le bateau. La tête de flotte est dans un autre système météo et bat des records impressionnants, mais je reste concentré sur ma course. Le chemin est encore long, et je m’éclate ! Malheureusement, j’ai constaté deux déchirures sur mon MH0, je vais devoir ralentir la cadence pour le réparer dès que possible. »
LA DÉPRESSION A TIRÉ SA RÉVÉRENCE
Par la suite, la dépression brésilienne a fait ses au revoir au groupe de Benjamin et l’arrivée de l’anticyclone de Sainte-Hélène a ralenti sa progression, imposant un nouveau rythme. Avec des vents faibles et instables, la navigation a demandé de nombreuses manœuvres et ajustements tactiques. Ce ralentissement a permis à Benjamin de retrouver des concurrents proches, dont Romain Attanasio, offrant un regain de motivation et un peu de compagnie sur cette immense étendue solitaire.
“Je vais bien. Le vent est revenu, et c’est agréable de retoucher des conditions favorables. En prime, il a ramené des copains avec qui naviguer ! J’aurais préféré retrouver ceux du peloton de tête, mais j’espère qu’on finira par les rattraper. Ça fait plaisir de retrouver des vitesses correctes et de glisser à nouveau.
Les fichiers météo ne sont pas très fiables : les conditions sur place ne correspondent pas toujours aux prévisions, ce qui complique un peu la projection. J’essaie de rester dans ce flux de vent et de pression, entre le front actuel et celui qui arrive. L’objectif est d’éviter au maximum les petites zones de calmes.”
C’EST PARTI POUR LES MERS DU SUD !
Benjamin a entamé sa quatrième semaine de course à pleine vitesse et a franchi une étape clé de son tour du monde : le cap de Bonne-Espérance, qui marque l’entrée dans l’océan Indien et les redoutées “latitudes rugissantes”. Malgré des conditions difficiles, avec vents de 35 nœuds et une mer déchaînée, il maintient le cap et optimise sa navigation pour éviter les dangers du courant des Aiguilles.
La traversée des mers du Sud s’annonce intense : le froid s’accentue, l’humidité domine, et Benjamin doit équilibrer vitesse et préservation de son bateau.
Malgré les défis de cette zone, il est ravi d’avoir pénétré dans l’océan Indien et tente de naviguer au mieux dans cette “marmite géante”.
Car dans les “latitudes rugissantes” les skippers n’ont pas droit à l’erreur. Surnommées ainsi par les marins, les latitudes situées entre les 40ᵉ et 50ᵉ parallèles dans l’hémisphère Sud sont appelées ainsi en raison des vents forts établis qui y soufflent. Cette zone, pauvre en masses terrestres, ne présente pas d’obstacles, ce qui rend les vents particulièrement violents et la mer très formée, notamment dans le sud de l’océan Indien où se trouve notre skipper.
« Le courant des Aiguilles est une zone délicate : quand le vent s’oppose au courant, cela peut soulever des vagues très cassantes et dangereuses pour les bateaux. Il faut vraiment chercher le passage le plus sûr pour éviter les mauvaises surprises.
C’est le chaos total, j’essaie de protéger le bateau comme je peux, mais la mer est infernale. Les vagues viennent de partout. C’est une marmite géante ! C’est un truc de fou, j’essaie d’accélérer, mais ça tape sur le foil. Je suis presque à l’arrêt, et ça tape toujours dans tous les sens. Au près et au portant, je fais de mon mieux pour limiter les dégâts sur le bateau. Je ne comprends pas d’où vient cette marmite géante, mais c’est incontrôlable. J’espère qu’on va réussir à sortir indemnes de cet endroit pourri. »