Assurer la plus grande partie des points
« On a préféré assurer les 60% restants de la course plutôt que les 20% de l’étape 3 »
Victime d’une avarie structurelle (une rupture de sandwich de la coque) le 1er mars dernier, trois jours après le départ de la troisième étape de The Ocean Race au large de l’Afrique du Sud, l’équipage de GUYOT environnement – Team Europe a rallié le port de Cape Town dans la nuit de samedi à dimanche afin de procéder à un check-up complet du bateau.
Bilan : si les dommages ont réussi à être contenus, ils nécessitent toutefois une dizaine de jours de travail de réparation, contraignant le team à abandonner officiellement cette troisième étape de The Ocean Race.
Une manche de 12 750 milles à destination du Brésil, dotée d’un coefficient 10 représentant 20% des points totaux de la compétition auxquels l’équipage a préféré renoncer compte-tenu des délais afin d’assurer leur participation aux 60% restants de la compétition à partir d’Itajaí.
Arrivés dans la nuit de samedi à dimanche à Cape Town, les navigants accompagnés de toute l’équipe, ont d’emblée réalisé des vérifications complètes sur le bateau afin d’identifier précisément la nature et l’étendue des dommages générés par la rupture de sandwich du fond de leur 60 pieds IMOCA survenu dans l’océan Indien. « Dimanche matin, après avoir été démâté, le bateau a été sorti de l’eau. Immédiatement, les expertises ont débuté. Elles ont confirmé que les zones cassées avaient été bien déterminées mais aussi, et c’est une bonne nouvelle, que les dégâts ne s’étaient pas étendus », détaille le skipper français de GUYOT environnement – Team Europe qui a ainsi eu confirmation que la décision de rebrousser chemin prise après seulement 600 milles parcourus dans cette troisième étape de The Ocean Race avait indiscutablement été la bonne. « Il est clair et net qu’il n’aurait pas fallu continuer la course. C’est toujours rassurant de savoir que le bon choix a été fait, même si cela n’a pas été un choix facile », reconnaît Benjamin.
Assurer la plus grande partie des points
« Nous sommes passés un peu par tous les « moods » : la tristesse, la frustration, la déception… Aujourd’hui, tout cela est derrière nous. Nous sommes à nouveau dans l’action et l’engagement. Notre challenge du moment est d’être prêts pour le départ de la quatrième étape au Brésil le 23 avril prochain (5 550 milles à destination de Newport, aux Etats-Unis, ndlr) ». « En n’étant pas dans la capacité de repartir avant dix jours, nous prenions le risque d’arriver à Itajaí trop tard pour prendre le départ de la manche suivante. Nous avons préféré lâcher les 20% des points de la course attribués dans l’étape 3 et assurer les 60% qu’il restera à aller chercher entre le départ du quatrième round au Brésil et l’arrivée du septième et dernier, en Italie, au mois de juillet », détaille Benj’ qui, récoltera, ainsi que le stipulent les instructions de course, le nombre de points du dernier plus un point lors des deux tronçons de la manche en cours.
Un départ vers le Brésil entre le 16 et le 17 mars
« A date, nous avons encore 7 jours de boulot pour achever les réparations composites, sans compter les opérations de remâtage et de remise à l’eau. Nous prévoyons ainsi d’entamer le convoyage entre l’Afrique du Sud et le Brésil aux alentours du 16 ou du 17 mars », commente Benjamin. Pour l’heure, tous les membres de l’équipe technique sont sur le pied de guerre avec le soutien précieux de Florent Vilboux de Team Holcim – PRB, et ils ne ménagent pas leurs efforts, tout en en jonglant au mieux avec les aléas météo sur place. Parallèlement, les équipes logistiques et communication réorganisent les plannings. « Tous les plans sont revus : envoi des containers, démontage du setup, temps de récupération des uns et des autres… Tout doit être repensé ». Le bateau devrait mettre une quinzaine de jours pour avaler les 3 500 milles séparant Cape Town et Itajaí, et ainsi envisager la suite relativement sereinement.
Comment réparer ?
Qu’est-ce qui était abîmé ?
Lorsque le bateau a été sorti de l’eau dimanche, des tests ont été réalisés pour cibler les zones endommagées de la coque coté bâbord.
Le problème se situait au niveau du nid d’abeille, la zone située entre les deux couches de carbone.
Les Imoca sont constitués de 3 couches en fond de coque, on retrouve:
– À l’intérieur une première couche de carbone.
– Au centre une couche de nid d’abeille, c’est un carton en forme d’alvéoles recouvert de résine afin de le rendre résistant tout en restant léger.
– À l’extérieur une seconde couche de carbone. Cette partie n’étant pas réparable une fois abimée il est nécessaire de la changer.
Quelles sont les étapes de réparation ?
Lundi, l’équipe a commencé par renforcer la partie intérieure de la coque en plaçant des mousses transversales recouvertes de carbone. Ils ont effectué ce renforcement des deux côtés.
Mardi, ils ont découpé l’extérieur de la coque afin de retirer les parties abîmées du nid d’abeille qu’ils vont remplacer par de la mousse qui est un peu plus lourde, mais beaucoup plus résistante aux chocs.
À partir de mercredi et dans les prochains jours ce travail se poursuit, et la mousse sera recouverte de carbone à l’extérieur. Enfin, le bateau sera poncé et repeint en fin de semaine avant d’être remis à l’eau.
Une fois la réparation terminée, le bateau sera à nouveau prêt à affronter les mers du monde et retrouvera 100% de ses capacités.
Les réparations en vidéo !
🧐 Et si vous compreniez TOUT des réparations sur le bateau GUYOT environnement – Team Europe ?
Anticyclone.
Anticyclone, la nouvelle rubrique de la rédaction d’Ouest-France dédiée à la course au large retrace l’aventure The Ocean Race de Benjamin et l’équipe GUYOT environnement – Team Europe.
Découvrez le dernier article ici ⬇️
https://www.ouest-france.fr/sport/voile/volvo-ocean-race/temoignage-comme-si-on-posait-les-pieds-sur-une-bache-de-piscine-raconte-benjamin-dutreux-c7098420-bd92-11ed-b928-590434b4ed14 : Assurer ses points!