À des milliers de kilomètres de la terre ferme, Benjamin Dutreux et ses concurrents du Vendée Globe ont célèbré Noël au rythme des vagues, entre défis sportifs et instants d’émotion. Tandis que les vents et les dépressions rythment leur avancée vers le mythique cap Horn, ils savourent les petits plaisirs du jour : des souvenirs de leurs proches, des plats réconfortants, et la magie de partager leur aventure avec ceux qui les suivent à distance. Dans ce moment suspendu, entre solitude et solidarité, le skipper de GUYOTenvironnement – Water Family rappelle à tous l’importance de profiter des êtres chers et de chérir les instants uniques.
« Après six semaines de mer, je me sens bien même si une petite crève qui m’a bien calmée hier », explique Benjamin Dutreux avec une pointe d’humour. « J’ai dû passer trop de temps à aller chercher des cadeaux dans les commerces, j’ai dû croiser trop de monde, trop de pingouins, et du coup, je suis malade ! J’ai été bien KO mais ça commence à aller mieux ! ». Malgré ce petit coup de mou, le marin continue de prendre soin de lui et de son IMOCA : « Le bateau et moi, on va quand même plutôt bien, on fait toujours notre petit bonhomme de chemin et on essaie de prendre soin l’un de l’autre, et d’avancer le plus vite possible en direction du cap Horn ». Les conditions récentes ont offert un répit bienvenu : « Après le près, ça donnait envie d’appuyer sur le champignon, j’en ai bien profité. En plus, la mer était plate, c’étaient des conditions qui permettaient d’aller vite, en longeant la Zone d’Exclusion Antarctique ». Ce rythme soutenu lui a permis de rattraper ses concurrentes, Clarisse Crémer et Sam Davies. « C’est toujours plus sympa de se retrouver en groupe, il y a un peu plus de match ».
La magie d’un Noël en mer
Mais le Pacifique n’a évidemment pas dit son dernier mot. « Là, on va se faire rattraper par une dépression, qui au début devait être très solide mais qui, pour finir, semble un peu plus sympathique », confie-t-il. « Ça va être quand même un beau morceau, mais moins fort que prévu. On va avoir ça à négocier dans les prochains jours, et une deuxième dépression un peu plus forte et avec une mer assez forte pour arriver au Horn ». Ce passage tant attendu est encore lointain, mais il nourrit déjà son espoir : « Un des plus beaux cadeaux ce serait quand même de pouvoir passer pas très loin du cap Horn, et si possible de jour. Mais on ne choisit pas toujours… ça peut être cool de passer tous les trois ! », a ajouté le Sablais qui ne devrait dépasser la pointe australe de l’Amérique du Sud avant une grosse semaine. « Avant ça, il y a notamment le point Némo à passer, ça fait encore un bon bout… », a-t-il concédé. Malgré les défis, la magie de Noël s’invite à bord : « Comme cadeau, j’ai eu plein de photos de mes proches, des vidéos et tout… Je n’avais pas demandé plus que ça, c’est le plus beau que je puisse avoir ! ». Une attention qui s’est accompagnée de plaisirs culinaires : « J’ai pu ouvrir mon petit sac, j’ai eu que des plats que j’aime bien, un petit peu de foie gras. Je n’ai pas encore tout mangé, je pense que j’en ai encore pour deux-trois jours parce qu’il y avait une belle quantité. Mais du coup, je vais profiter de mes plats préférés plus longtemps, c’est cool ! ».
Un message pour la terre
Loin de ses proches, Benjamin mesure pleinement la chance de vivre cette aventure exceptionnelle. « On est en mer pour vivre notre rêve. C’est quand même un moment particulier mais dingue. Ça fait tellement de temps qu’on prépare ce moment, il faut qu’on en profite et qu’on soit dans notre course… ». Et pour tous ceux restés à terre, il a un message empreint de sagesse : « On ne dit jamais à nos proches qu’ils nous manquent, mais quand on est là, on s’en rend d’autant plus compte. Donc si j’ai un petit mot aux terriens, c’est de bien profiter de leurs proches. Et à tous ceux qui sont seuls, nous aussi on est avec eux ! », a terminé le marin dont le Noël unique est marqué par la solidarité, le dépassement de soi, et un rappel poignant de l’importance des liens humains, même à des milliers de kilomètres de distance !