Après une mise en jambe un peu difficile à bord de l’IMOCA GUYOT environnement – Water Family, Benjamin Dutreux est bien entré dans le match. A la mi-journée, le marin, qui a incurvé hier sa route vers le sud pour éviter une confrontation trop brutale avec un front froid lié à la dépression remontant des Açores vers l’Irlande, occupait la 5e place du classement en IMOCA. L’objectif : attraper au plus vite les alizés et faire route vers la Guadeloupe.
Le début de course a été intense pour Benjamin Dutreux. « J’ai eu du mal à trouver la vitesse », expliquait le skipper de GUYOT environnement – Water Family hier soir. Malgré tout, Benjamin, qui évolue au milieu de la flotte sur une route un peu plus nord que celle du leader, Charlie Dalin, était toujours dans le peloton de tête ce midi. La nuit dernière, les skippers ont en effet majoritairement opté pour une route plus sécuritaire en direction du cap Finisterre. A l’instar des autres IMOCA à l’exception de Louis Duc, Benjamin Dutreux a préféré jouer la carte de la prudence en s’éloignant légèrement de la route optimale en termes de performance pour éviter une confrontation trop frontale avec la dépression.
Vers un premier front plus facile à gérer que le second
Avant de toucher l’alizé dans trois jours environ, Benjamin devra chercher à conserver une bonne vitesse malgré une mer désordonnée et bien négocier les deux passages de front. « Le premier front devrait être assez facile. J’ai hésité à le traverser directement par l’ouest mais il y a une grosse molle derrière, donc j’ai trouvé ça hyper risqué d’y aller seul et de laisser tous les petits copains au sud. J’ai rebroussé chemin. Je n’avais vraiment pas envie de rester dans une molle au nord qui était un peu incertaine. Ça va me faire perdre pas mal de distance mais c’est mieux de rester à portée de tir des autres concurrents plutôt que de tenter une option tout seul dès le début de course».
Pas simple dans ces conditions de d’élaborer une stratégie pour les jours à venir, d’autant plus que les alizés ne sont pas établis. Il faudra pourtant trancher avant d’arriver aux Açores et contourner l’archipel par l’ouest ou par l’est en fonction de leurs choix tactiques. L’enjeu : négocier au mieux ce contournement pour récupérer suffisamment d’air et rejoindre au plus vite la route des alizés. « C’est un peu la foire en termes de vent donc ce n’est pas facile d’y voir clair mais il faut prendre la meilleure décision », confiait Benjamin ce midi. Demain, les IMOCA poursuivront leur route vers les Açores dans un flux de nord-ouest modéré autour de 10 à 15 nœuds qui permettra à l’Imoca GUYOT environnement – Water Family de donner tout son potentiel.
La course ne fait que commencer et Benjamin lance déjà ses premiers pions.